La fille de Florent Pagny, Aël, vient de sortir son premier livre dans lequel elle partage son goût pour l’art au travers de nombreuses photographies. Pour Yahoo, la jeune femme de 25 ans, photographe de métier, s’est exprimée sur le lien très fort qui l’unit à son père, sur la relation entre la maladie et l’art et sur la puissance des souvenirs capturés à travers la photographie. Un témoignage inspirant.
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C’est l’histoire d’un père dans le regard de sa fille. Aël Pagny vient de publier, le 6 novembre dernier, un recueil de clichés (ed. Harpercollins) centré sur son célèbre papa, des photographies prises entre la tournée de ses 60 ans en 2021, lors de laquelle le chanteur a appris être atteint d’un cancer du poumon inopérable, et fin 2023, une période marquée par sa guérison.
À travers les 200 à 300 clichés qu’il contient, la jeune femme a tenu à capter certaines de ses performances scéniques mais aussi des instants intimes comme celui au Mont-Saint-Michel où elle parvient à le photographier avec un corbeau, une image à forte charge symbolique. Sur celle-ci par exemple, “on peut dire que la malédiction s’en va”, a-t-elle confié tout en rappelant qu’un cliché peut être à l’origine tout un tas d’interprétations. C’est d’ailleurs cela qu’elle adore avec la photographie. En effet, contrairement aux mots, souvent directs et précis, une photo ouvre un éventail de significations, laissant chacun se l’approprier.
“Quand je le prends en photo, je ne vois pas l’homme malade, je vois mon père”
Cette passion dévorante, Aël a commencé à la développer à l’adolescence lorsqu’elle reçoit son premier smartphone. Rapidement, les compliments de son entourage l’ont aidée à prendre conscience de son talent, un phénomène qui l’a poussée à immortaliser de nombreux instants de vie avec une perspective propre à elle. “J’ai commencé à réaliser que je faisais naturellement quelque chose que tout le monde ne faisait pas naturellement”, a-t-elle expliqué tout en évoquant son adoration pour les paysages. “C’est ce que j’aime le plus”. Puis à 17 ans, elle a la chance d’intégrer la prestigieuse Parsons School of Design à New York où elle choisit de s’installer pour débuter sa carrière de photographe indépendante.
Quelques années plus tard, lorsque la tournée des 60 s’est profilée, il était évident pour Florent Pagny que sa fille devait en faire partie. De là est donc né le projet de l’ouvrage photos, initialement conçu pour immortaliser cette tournée. Mais malheureusement, la maladie est venue s’en mêler début 2022 et le projet photos a donc évolué. “Quand j’ai appris l’annonce de sa maladie, ça a été un choc mais je pense qu’on l’a vécu le mieux possible”, a-t-elle confié tout en parlant d’un “travail d’équipe”. “C’est lui qui subit mais nous subissons tous aussi autour”.
Comme elle l’a finalement souhaité, cet ouvrage témoigne de sa volonté de rendre hommage à la carrière de son père tout en le montrant sous un autre angle, en coulisses et en toute intimité “Quand je le prends en photo, ça se voit qu’il est malade mais je ne vois pas l’homme malade, je vois mon père et c’est un combattant qui reste fidèle à lui-même dans les hauts et les bas”.
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Des clichés qui replongeront, très certainement, les fans dans ces moments de communion intenses. Une dimension qu’Aël adore : comme elle l’a rappelé, les photos prises lors des concerts capturent cette magie partagée entre l’artiste et ses fans, un témoignage de la connexion humaine qui transcende tout… même la maladie. “J’ai pris plein de photos où on voit le public car il y a tellement une belle énergie” qui émanent de ces concerts que “ça me tenait à coeur de l’immortaliser”.
Une énergie qu’elle a particulièrement ressentie lors de son retour sur scène en 2023. “Tout le monde était content de se retrouver et c’était très émouvant. Je suis contente d’avoir pu être là et de capturer ces instants”.